Auguste Rodin, Nu féminin se penchant hors d’un vase antique de forme globulaire, 1895-1910, plâtre et terre cuite ; 17,7 x 17,8 x 23,8 cm, Paris, musée Rodin. Donation Rodin, 1916, © Musée Rodin (photo Christian Baraja)
Dal 22 Marzo il Grand Palais di Parigi ospiterà una grande mostra sul celebre sculture del secolo scorso.
CS
Rodin
l’exposition du centenaire
Grand
Palais - Galeries nationales entrée Clemenceau
Cette
exposition est co-produite par le Musée Rodin et la Réunion des
musées nationaux-Grand Palais.
A
l’occasion du centenaire de la mort d’Auguste Rodin (1840-1917),
le musée Rodin et la Réunion des musées nationaux Grand Palais
s’associent pour célébrer l’artiste. L’exposition met en
évidence l’univers créatif de Rodin, ses rapports avec le public
et la manière dont les sculpteurs se sont appropriés son
esthétique. Riche de plus de 200 oeuvres de Rodin, elle comprend
aussi sculptures et dessins de Bourdelle, Brancusi, Picasso, Matisse,
Giacometti, Beuys, Baselitz, Gormley… et renouvelle le regard porté
sur ce géant de la sculpture.
Rodin,
comme Monet, a connu et connaît toujours une célébrité mondiale.
A chaque génération, il a fasciné le public. Nombreux furent les
artistes à se mesurer à son esthétique, s’en inspirant ou en
prenant le contrepied.
Rodin
explore toutes les facettes de la sculpture : de l’assemblage à la
figure partielle en passant par le collage, pratiques reprises par
Matisse et Picasso. Son usage du dessin devance les grands
expressionnistes germaniques, son rapport à la photographie annonce
celles de Brancusi ou de Moore. L’exposition présente son oeuvre
et les mutations du regard qu’elle a engendrées.
Rodin,
la force de l’expression
A
partir des années 1880, Rodin est salué comme celui qui a rendu vie
la sculpture : « de conventionnelle, la sculpture s’est faite
expressive ». Le corps fournit le vocabulaire des passions humaines,
un expressionnisme rodinien s’impose. C’est aussi la période des
« dessins noirs » - peu connus, peu vus - qui nourrissent l’univers
de sa future Porte de l’Enfer.
Les
collectionneurs prennent sa défense. Lui-même sait, dès cette
époque, jouer de tous les moyens mis à sa disposition pour
construire sa carrière : collectionneurs, presse, expositions, dans
un Paris, où le marché de l’art est en pleine expansion, pour
construire sa carrière. Les jeunes sculpteurs comme Bourdelle,
Lehmbruck, Gaudier-Brzeska, Brancusi, ont tous une période
rodinienne.
Rodin
expérimentateur
L’exposition
de son oeuvre, que Rodin organise à Paris en 1900 en marge de
l’Exposition Universelle, le place au premier plan de la scène
artistique. Il y montre un aspect inédit de son travail à travers
des séries d’oeuvres en plâtre - son matériau de prédilection :
matière immaculée faite pour cet art de la lumière et de l’espace.
L’exposition de 1900 révèle un processus de réinvention
permanente, fondamentalement expérimental. L’artiste assemble
parfois des éléments incongrus, procède par répétition,
fragmente les formes, repense l’insertion des sculptures dans
l’espace.
Le
succès rencontré implique une multiplication des versions, toutes
différentes, le sculpteur faisant à chaque étape évoluer sa
pensée. Bourdelle, Matisse, Brancusi ou Picasso ancrent leurs
premiers travaux dans sa pratique.
A la
fin des années 1890, Rodin se consacre davantage au dessin. En 1902,
il en expose à Prague une importante série, qui est partiellement
reconstituée au Grand Palais. Cette production totalement
indépendante de la sculpture bouleverse par la liberté et la
modernité de cette nouvelle expression.
Rodin
exploite largement la photographie à partir des années 1880. Les
tirages retouchés par l’artiste deviennent des oeuvres à part
entière et sont utilisés et intégrés au processus créatif. Après
1945, des artistes comme Henry Moore porteront à son paroxysme cet
usage de la photographie.
Rodin
: l’onde de choc
Après
la deuxième guerre mondiale, on découvre un nouveau Rodin et de
nombreux aspects inconnus de son travail : assemblages de figures de
plâtre et de vases antiques, mouvements de danse, moulage de la robe
de chambre de Balzac sont autant de choc pour le public comme pour
les avant-gardes. Les assemblages de Picasso, les acrobates de Max
Beckmann ou les oeuvres en feutre de Beuys y font comme écho.
Les
collectionneurs de Rodin lèguent de nombreux ensemble aux musées :
musée Rodin de Philadelphie, Metropolitan Museum de New York,
National Gallery de Washington, Ny Carlsberg Glyptothek de
Copenhague, musée d’art occidental de Tokyo… Une salle de
l’exposition évoque l’univers d’un collectionneur
d’aujourd’hui, dans laquelle les oeuvres de Rodin se mêlent à
celles de ses contemporains.
Que
reste-t-il de cette sensibilité expressive et lyrique ? Elle
apparaît dans des oeuvres ou des mouvements divers qui partagent le
rejet de la géométrie et de l’idéalisme, la revendication d’une
approche libertaire et antirationaliste. Cette sensibilité oppose la
spontanéité au concept et affirme le poids de la matérialité
(Germaine Richier, Alberto Giacometti, Willem De Kooning). On y
trouve de l’excès, dans le drame (Markus Lüpetz) comme dans le
versant jubilatoire (Barry Flanagan) : violence et débordement,
esprit ludique ou métamorphose.
informations
et réservations : www.grandpalais.fr et www.rodin100.org
22
mars - 31 juillet 2017
#ExpoRodin