Ed van der Elsken
Le Jeu de Paume di Parigi ospita, fino alla fine di Settembre, tre belle mostre di figure artistiche molto originali: Ed van der Elsken, Ismaïl Bahri e Oscar Murillo.
Artisti che giocano sui margini della percezione e sulla realtà quotidiana.
CS
Ed van der Elsken (1925-1990) est une figure unique de la photographie et du cinéma documentaire néerlandais du XXe siècle. En photographie, son domaine de prédilection était la rue. En rupture avec la photographie documentaire de son époque, il fait corps avec son sujet. La modernité de ses images et leur caractère quasi cinématographique s’accordent avec le modèle de vie anticonformiste des jeunes gens dont il partage le quotidien. À Paris, Amsterdam, Hong Kong ou Tokyo, il aimait aller « à la chasse ».
Souvent qualifié de « photographe des marginaux », il recherchait en réalité une forme d’esthétique, de vérité plastique, sans artifice, une beauté parfois ouvertement sensuelle et même érotique. Ed van der Elsken était fasciné par ces personnages fiers, exubérants et plein de vitalité...
Ismaïl Bahri
Le Jeu de Paume ouvre ses portes à Ismaïl Bahri pour sa première exposition d’ampleur. Né à Tunis en 1978, l’artiste évolue entre Paris et Tunis. Il privilégie la vidéo sans cependant négliger le dessin, la photographie et l’installation. Les travaux d’Ismaïl Bahri résultent souvent d’une série d’opérations dont les acteurs sont toujours des éléments simples issus du quotidien, tandis que l’intrigue se noue dans l’interaction qui s’établit entre eux : une goutte d’eau qui, apposée sur la peau, réagit aux pulsations artérielles, un fil qui se rembobine, les fibres d’un papier qui s’imprègnent d’encre... Par son regard attentif, son sens du détail et son goût pour l’énigme, l’artiste provoque des micro-événements dont il interroge les conditions de visibilité...
Oscar Murillo
Le travail d’Oscar Murillo (né en 1986) puise au creuset que constituent les expériences et souvenirs personnels, notamment ceux qu’il a conservés de sa ville natale de La Paila, en Colombie. Multipliant les interactions entre différents médiums – peinture, sculpture et vidéo –, l’artiste crée des installations composites qui invitent à l’immersion. Loin de se confiner à un type particulier d’environnement spatial, son travail procède d’une pratique élargie qui englobe interventions publiques, performances et participations de la communauté. C’est au gré de ses voyages que Murillo collecte une bonne part de sa matière première : facturettes, documents de voyage, images et autres ephemera dont l’association produit des rencontres inattendues. Comme en écho à l’hyperproductivité des économies globalisées d’aujourd’hui, le travail de l’artiste évoque un système ouvert d’échanges, de distribution et de transformation opérant par le biais de la production. Influencé par les pratiques non occidentales de consommation culturelle, Murillo nous encourage à dénoncer les formes que revêt l’hégémonie tout en proposant d’autres façons d’être et de vivre ensemble...